Réalisation au pastel sec blanc et estompes sur fond noir – Dimensions : 20 x 30 cm.
Disponible à l’achat.
Poème de Ingrid Pich : ‘Old Man »

Old Man
On peut lire dans les yeux, de cet homme à l’âge très vieux
Ingrid Pich – 11/04/2019
Comme un profond désespoir, dans son étrange regard noir
Sous ses longs cheveux épars, qui lui donnent un air hagard
Il semble envoyer aux cieux, un appel à ses aïeux
Peut-être s’agit-il d’un druide, dont les yeux fouillent le vide
En s’accrochant à l’espoir, d’avoir fait un cauchemar
De ses grandes pupilles humides, il jauge le génocide
Qu’il pensait ne jamais voir, tristes faits de son histoire
Son visage tout buriné, semble vouloir exprimer
Qu’avant d’être si âgé, il avait beaucoup trimé
Des sillons se sont creusés, le laissant ainsi fripé
Ah si elles pouvaient parler, les rides nous raconteraient
Sa belle vie au grand air, entouré de tous ses pairs
Par-delà les grandes prairies, s’étendant à l’infini
Il accompagnait son père, lorsqu’il travaillait la terre
Terrain de jeu favori, pour un jeune Indien comme lui
Il chevauchait son pur-sang, sans angoisse, ni tourment
Puis un jour tout a changé, les colons sont arrivés
Sans nulle autorisation, ont posé leurs baluchons
Là où hier il galopait, sur les monts et les vallées
Le jeune homme a vieilli, cheveux et barbe sont gris
Ses yeux se sont faits vitreux, dans son visage si creux
Il implore les esprits, et puis les anciens aussi
Afin qu’ils fassent de leur mieux, pour préserver ces hauts lieux
Lui qu’on appelait « Young Man », dans sa belle tribu indienne
Lorsqu’il longeait la rivière, sur son bel alezan fier
Il ne reste que « Old Man », dans la solitude des plaines
Où il envoie ses prières, protégé par sa crinière
« Old Man » porte fièrement, chaque ride, chaque sillon
Ils sont les témoins du temps, des années et des saisons
Dans son regard hypnotique, subsiste dans un lien mystique
Ces milliers de peuples indiens, sacrifiés par l’être humain.